Parchemins de cendre

Ces « parchemins » reposent sur trois éléments thématiques simples qui, chacun à leur manière, font référence au passé et donc à l'idée-force de l'uvre. Une formule rythmique, sorte de« tic-tac», image du temps inexorable qui, sous diverses variantes, étalonne l'ensemble de la pièce. Un thème mélodique lancé par la trompette dans un mi mineur modal, mélopée pseudo-médiévale ou renaissante ( comme un chant ancien). Une cellule de trois notes traitée en une lente passacaille dont la progression dramatique avance inexorablement, désespérément.

L'uvre impose au trompettiste trois types de difficultés spécifiques. La première est le lyrisme qui requiert de l'instrumentiste de grandes qualités de phrasé et de musicalité. La seconde est axée sur le travail du souffle en raison de valeurs longues atteignant progressivement le fortissimo le plus extrême. Enfin, dans la troisième partie, une grande virtuosité car elle repose essentiellement sur de nombreuses articulations doubles et triples. Ce finale combine les trois éléments thématiques principaux : le « thème ancien », la cellule de passacaille en diminutions rythmiques, et le« tic-tac», lui aussi soumis à une ultime métamorphose.

Gilles THIÉBLOT